M22: Kagamé est allé taper sur la poitrine de l’ONU en annonçant qu’il va officialiser sa présence aux côtés du M23.

Kagamé est allé taper sur la poitrine de l'ONU en annonçant qu'il va officialiser sa présence aux côtés du M23.

Lors de la 68ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, le Président Kabila avait interpellé l'organisation mondiale et, indirectement, la communauté internationale au sujet de tous ceux qui foule au pied les principes et valeurs de la Charte des Nations Unies, faisant ouvertement allusion au Rwanda. Aujourd'hui, Kagamé est allé taper sur la poitrine de l'ONU en annonçant qu'il va officialiser sa présence aux côtés du M23.

Silence radio sur la place diplomatique internationale qui a, pourtant, tous les moyens et prétextes pour stopper la folie meurtrière du plus grand commun conflictuel des Grands Lacs. Mais le Congo se souvient de Mzee Laurent-Désiré Kabila et ses fils ont jugé de se prendre en charge. D'ores et déjà, les FARDC font voir rouge au M23.

Les combats qui ont repris à l'est de la RDC, avec de nouveaux revers du M23 qui est en train de perdre le contrôle de Kibumba, ont fait sortir le Rwanda du bois. Officiellement, l'Ambassadeur du Rwanda à l'ONU a ouvertement annoncé au Conseil de sécurité que son pays va engager des frappes sur la RDC sous prétexte de se protéger contre les incursions des . On a beau chercher les récentes incursions supposées, personne ne se souvient d'une quelconque attaque du genre.

La configuration géostratégique des forces en présence indique clairement que les FDLR se situent à une distance telle qu'elles ne peuvent pas atteindre le Rwanda. Ceci d'autant plus, et les rapports d'organisations internationales l'indiquent, que le groupe armé devenu résiduel n'a plus de puissance de feu inquiétante, et moins encore d'hommes de troupes pour pouvoir organiser une offensive sérieuse. Le reste des hommes de troupes a vieilli et les jeunes recrutés se montrent réticents à agir dans une cause dont ils ne maîtrisent pas trop les contours malgré l'idéologie qui leur est inculquée depuis leur enfance. La preuve en est que ces trois dernières années, plus de 3.000 éléments FDLR ont regagné leur pays et certains se trouvent encore dans des camps d'accueil en attendant leur réinsertion sociale.

La menace du Rwanda intervient au moment où le M23 subit de nouveaux revers, et non des moindres, en moins de 24 heures de combat au Nord Kivu. En effet, les FARDC ont pris le contrôle, vendredi 25 octobre en fin de matinée, du centre de Kibumba qui, jusque-là, était totalement occupé par la rébellion du M23. Même si une partie de cette localité restait occupée par les rebelles pro-rwandais au moment où nous produisions la présente information,, on a observé une sérieuse débandade dans les rangs de la rébellion du M23 dans la colline de Hehu, entre Kibumba et la frontière avec le Rwanda. A ce stade, les FARDC contrôlent une bonne partie des groupements Kibumba et Buhumba, sur l'axe Goma-Rutshuru, après en avoir repoussé les rebelles.

Et si le Rwanda menace d'intervenir directement dans les combats, c'est tout juste pour camoufler les révélations que vont produire ces nouveaux combats au sujet des renforts que Kagamé a apporté ces dernières semaines à son groupe armé. En effet, des sources de la société civile rapportent que plusieurs centaines de combattants venus du coté de Kabuhanga, vers la frontière avec le Rwanda, ont rejoint le M23 pour intensifier les combats, mais sans beaucoup de succès.

En retour, il est observé plusieurs défections dans les rangs de la rébellion pro-rwandaise. Les éléments armés fuient les combats et traversent la frontière allègrement. D'autres profitent de l'inattention de leurs chefs hiérarchiques pour se diluer dans la foule des déplacés dont la plupart gagnent le Rwanda voisin.

Bref, il est clair que le Rwanda fait là une fuite en avant, d'une part, pour détourner l'attention du retour massifs de ses hommes de troupes au regard des combats dont ils ne supportent plus la puissance des FARDC qui agit sans la Brigade onusienne d'intervention, et, d'autre part, pour se donner le prétexte d'intervenir ouvertement après l'échec de toutes les incursions que Paul Kagamé a engagée vers le territoire congolais.

C'est, d'ailleurs, depuis plusieurs semaines que l'axe Kigali – Bunagana préparait ce qui se déroule actuellement sur terrain. De faux réfugiés Congolais ont été « rapatriés » vers des territoires sous contrôle du M23 et il s'est avéré qu'il s'agissait, à la fois d'un renfort militaire et d'un bouclier humain en prévision des combats. Pour se donner le temps de se préparer, le M23 a fait tirer en longueur les pourparlers de Kampala, soutenu en cela par une opinion occidentale qui pousse fort en faveur d'une solution politique tout en restant catégorique sur le noyau dur, à savoir pas de réintégration des récidivistes ni d'amnistie pour les criminels de guerre.

Cerise sur le gâteau, le M23 a joué à la provoc en tirant à deux reprises sur des hélicoptères non armés de la Monusco qui n'y a réservé que des protestations sans effet. Plus encore, la rébellion pro-rwandaise a sérieusement mis en joue le camp de la Monusco dans la région de Rutshuru où elle renforçait ses positions en forçant les civils à creuser des tranchées et autres fusiliers.

Le Gouvernement congolais, qui avait conscience de ce que tramait Kigali au profit de sa rébellion, a la sagesse de tenir régulièrement informée la communauté internationale. Dans le même temps, il préparait les FARDC a parer à toute éventualité, et cela dans le plus grand silence. La communauté internationale, l'ONU en tête, qui a toujours poussé les protagonistes sur le sentier politique, devrait tirer les conséquences pour réaliser, une fois pour toutes, que l'accord-cadre d'Addis Abeba, que et la RDC ont respecté et appliqué dans tous ses aspects, est derrière les autres signataires à commencer par le Rwanda.

Ce qui va bientôt arriver à l'Est avec l'implication officielle du Rwanda ne fera qu'officialiser ce que tout le monde sait. Même si la RDC va pouvoir se défendre, il ne reste pas moins qu'on fasse observer que cette situation n'est pas différente du Mali où la France est intervenue sans broncher ; moins encore de la Libye où la même France est intervenue sans sommation, ou encore de la Syrie, etc.

En RDC, c'est au moins 4.000.000 d'âmes qui vivent dans la nature, confrontés à tous les dangers des inhospitaliers collines de l'Est. C'est aussi 6 millions de morts, soit plus de la moitié de la population rwandaise depuis près de 20 ans de guerres à répétition.

Pascal Debré Mpoko

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